Bernardo est parti depuis quelques semaines dans le Pendjab, au Nord de l’Inde. Cet Etat est le cœur de la communauté Sikhe d’Inde.
Le sikhisme croit en un Dieu placé au-dessus des divisions religieuses, et est basé sur l’enseignement de 10 gurus (maîtres). À la fois maîtres spirituels et chefs de la communauté, ils ont vécu entre 1469 (Guru Nanak) et 1708 (Guru Gôvind Singh).
Les liens entre Kundalini Yoga et sikhisme
Si Bernardo est parti dans le Pendjab pour méditer, c’est parce qu’un certain nombre de pratiques de la tradition de Kundalini Yoga ont été empruntées au sikhisme.
Parmi ces pratiques communes figurent :
- l’hygiène du corps ;
- le seva : le service désintéressé, lié à la notion de sangat (communauté, famille spirituelle) ;
- la pratique de Simran (invitation à se souvenir en permanence du divin) et de Shabad Guru. Le Shabad Guru est la collection d’écritures sacrées contenues dans le Siri Guru Grant Sahib, qui est le livre sacré des Sikhs. Le Siri Guru Granth Sahib contient des poèmes, les hymnes de 36 rédacteurs qui avaient atteint l’illumination (notamment de 6 des 10 gourous sikhs mais aussi d’autres saints de l’époque comme Kabir ou Namdev). Ces hymnes contiennent le Naad, le courant sonore. Le Naad fournit une expérience divine au moyen de la musique et des sons primaires de la création. Il permet d’élever le niveau de conscience. Les vers du Siri Guru Granth sont souvent chantés en Kirtan (chant dévotionnel), afin de révéler le sens réel à travers les vibrations cosmiques. Les mélodies lient celui qui écoute à la lumière spirituelle de l’intelligence universelle. La récitation du Japji Sahib, poème mystique inscrit dans le Siri Guru Granth Sahib et écrit par Guru Nanak, le premier gourou sikh, avant le lever du soleil est l’une des pratiques centrales du sikhisme.
Yogi Bhajan, qui a amené le Kundalini Yoga en Occident, a mélangé des techniques apprises auprès de ses maîtres de Yoga indiens aux chants sacrés des sikhs.
Ainsi, la quasi totalité des mantras chantés dans la tradition de Kundalini Yoga sont issus du Siri Guru Granth Sahib. Tout comme dans le sikhisme, la récitation du Japji Sahib au réveil, avant le lever du soleil, est central dans la pratique du Kundalini Yoga. Par ailleurs, le port du turban et le bain quotidien d’eau froide (Ishnaan) sont également empruntées au sikhisme.
Amritsar et le temple d’or, centre spirituel et culturel de la communauté sikhe
Bernardo a commencé son périple en Inde à Amritsar dans le Pendjab, où se trouve le Temple d’Or, l’édifice le plus sacré des sikhs. Sa construction a été ordonnée en 1601 par Guru Arjan, 5è (des 10) maîtres spirituels des sikhs, à l’endroit même où le premier d’entre eux, Guru Nanak, venait méditer.
Bernardo séjourne actuellement au temple d’Or pour sa pratique de méditation.
Là-bas, des milliers de repas sont servis gratuitement chaque jour par des personnes faisant du service pour la communauté. On retrouve ici les notions de seva et sangat décrites plus haut.
Des kirtan, les hymnes sacrés, y sont chantés en permanence, tandis que des musiciens y jouent la musique dévotionnelle.
20 heures de méditation à Goindval, haut lieu de pèlerinage du sikhisme
A une heure en voiture d’Amritsar se trouve la ville de Goindval. Ce village fut celui du 3è guru du sikhisme, Guru Amar Das, qui y supervisa la construction d’un baioli, un puits à ablutions.
84 marches descendent au puits, ce chiffre faisant référence au nombre de naissances que l’âme peut parcourir avant sa libération (84 lakhs, soit 8 400 000 vies et morts).
La pratique de méditation associée est la suivante : on monte sur la première marche, on récite le Japji Sahib, on redescend et on se baigne (où on se mouille yeux et oreilles) dans le puits. On monte ensuite jusqu’à la seconde marche, on répète le Japji Sahib, on redescend et on se baigne dans le puits. On poursuit la montée progressive des marches jusqu’à arriver à la 84è marche. La tradition dit qu’il est ainsi possible d’atteindre la libération.
Bernardo a réalisé cette méditation puissante et exigeante pour la seconde fois de sa vie il y’a quelques jours. Il avait déjà réalisé cette pratique il y’a 12 ans.
Il lui a fallu 20 heures (de 3 heures du matin à 23h le soir !!) pour terminer la méditation ; une récitation du Japji Sahib prend en effet entre 10 et 15 minutes.
Merci beaucoup Fred, pour ce superbe article! C’est in-croy-able! Je suis impressionnée aussi bien par l’architecture du Temple d’or, l’ambiance qui se dégage des photos et la pratique méditative au baioli! Waw! Je n’avais pas du tout connaissance de cela, c’est magnifique que vous puissiez vivre ce voyage, quelle expérience ce doit être! Vous allez nous revenir encore plus radieux ^^ Profitez bien!
Encore merci pour ce partage en quasi direct du Penjab et Bravo à Bernardo!
Est ce que cela ns étonne ? Bernardo et une méditation difficile de qqls 20h !! Passée la fatigue et passé surement le froid, la joie intense et la renaissance spirituelle doivent être au delà de ce que nous, pauvres pratiquants débutants, pouvons imaginer. C’est une grande opportunité de refaire à qqls années d’écart ce qui ns avait déjà tant apporté la 1ère fois. Je t’envie Bernardo !!
c’est haut
est ce que ça nous étonne ?? Bernardo et une méditation de 20h dans le froid et la fatigue !!
Je t’envie, Bernardo, d’avoir pu revivre une expérience qui t’avait déjà bcs apportée il y 10 ans. C’est une chance rare !
et merci Fred pour l’article, il est super !!